Eglise monument historique

Historique

Façade de l'Eglise St JosephTémoin non négligeable de l’architecture religieuse bordelaise, la chapelle Saint-Joseph s’inscrit dans un puissant mouvement  caritatif né au XVIIéme siècle.

En 1616, sous le haut patronage de Marie de l’ESTANG, des dames créent une société destinée à secourir les orphelins. Cette société devient, le 16 juin 1628 ; la Société des Sœurs de Saint-Joseph, par la décision d’Henri de Sourdis, frère cadet du cardinal François de Sourdis. Amiral et vainqueur sur mer à Guétaria et à Leucate, il s’était pris d’amitié pour la congrégation et confié sa fille avant de partir au combat. En plein essor, les sœurs de Saint-joseph ne se confinent pas seulement à Bordeaux, une maison fut érigée à Paris, point de départ de l’œuvre dans la France entière. En 1663, l’archevêque Henri de Béthune approuve leur projet de construction d’une église à la seule condition que le plan lui soit préalablement soumis. Mais le 2 juin 1666, les vicaires généraux interdisent la poursuite des travaux, cette condition n’ayant pas été respectée. Malgré tout l’archevêque s’obstine à garder la jeune congrégation sous sa protection.

L’église est achevée en 1671. Mais de nombreux travaux  annexes sont exécutés jusqu’en 1682, les bâtiments conventuels  sont construits, puis en 1678 et 1679, la congrégation fait édifier une sacristie en arc de cloître.

C’est le maître-maçon Julien Foucré dit l’Espérance, qui conçoit et réalise l’ouvrage. Il est à l’origine de plusieurs édifices religieux sur Bordeaux.

La congrégation se dissout contrainte et forcée en 1790, la chapelle et ses locaux sont affectés à la détention des prêtres réfractaires. Ce n’est qu’au moment du Concordat, que les sœurs reprennent leurs activités ; mais la chapelle ne leur est plus affectée. Les « soupes économiques » ont pris possession des lieux.

Cette chapelle fut occupée jusqu’à la fin des années 1970 par les Filles de la Charitéfilles-de-la-charite.org .

Architecture

Plan de l'Eglise St JosephOn remarquera sur la rue Paul Louis Lande, la porte à deux vantaux où s’inscrivent dans des médaillons les bustes de la Vierge et de saint Joseph. La niche qui surplombe cette porte abritait une statue aujourd’hui disparue. L’iconographie de la façade, fort réduite, atteste du souci de glorification de saint Joseph.

À l’intérieur son architecture rappelle celle des églises jésuites ; une nef coupée en deux par un transept non saillant est bordé de chaque côté par deux chapelles peu profondes. Au fond, une tribune à deux étages domine l’ensemble. Le premier étage est porté par une voûte en berceau en anse de panier. Les blasons sculptés, apposés sur les voûtes de la chapelle représentent les armes de Monseigneur de Béthune, de Jean-Baptiste Lecomte de la Tresne, président du Parlement de Bordeaux et de son épouse Marie-Anne de Pontac. Ils ont été réalisés à  la demande de la congrégation pour honorer et remercier leurs différents donateurs.

Restauration et Réutilisation

Après avoir échappé à une destruction injustifiée, la chapelle est classée Monument Historique en 1978. elle devient propriété de la Ville de Bordeaux en 1990. Cette dernière ne peut que constater la dégradation générale de l’édifice.

En mai 1993, la mise hors d’eau est décidée. Sur les 415000 francs (à l’époque) nécessaires à la réalisation des travaux, l’État participe à raison de 40% du budget voté, le Département à raison de 15%, et la ville finance le reste des travaux, soit 45%.

En 1996 et 1997, toujours dans le cadre d’une stricte conservation, sont réalisés les travaux de réparation de la voûte et de la toiture pour un coût de 1,8 millions de francs, la répartition des financements demeurant identiques.

Des travaux de restauration intérieure sont envisagés

Ainsi, la Ville de Bordeaux, en collaboration avec les Monuments Historiques a permis à cet édifice peu connu des bordelais de reprendre figure et vie aussi, notamment en ayant confié ce lieu, depuis l’automne 1999, à l’Église Orthodoxe placée sous la juridiction du Patriarcat de Roumanie.